Contribution pour une rupture

Posté par Rabah Naceri le 31 octobre 2007

Par Rabah Naceri

Encore une fois !

     Encore une fois le peuple algérien sera appelé à aller aux urnes pour les présidentielles, dans les jours à venir, et à d’autres échéances électorales, Apn, Apw et Apc, sitôt après.

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L’Algerie : de crise en crise

Posté par Rabah Naceri le 31 octobre 2007

L’ALGÉRIE, DE CRISE EN CRISE

Malgré la prévisible désaffection des électeurs et les incessants appels des partis politiques d’opposition et des personnalités en vue du règlement de la crise en Kabylie et la réunion de toutes les conditions utiles et nécessaires quant à un déroulement sérieux du scrutin avant la convocation du corps électoral, le pouvoir a fait la sourde oreille et n’a agi qu’en fonction de ses propres intérêts. Comme voulu par lui, les élections législatives ont été conduites à terme, bien qu’elles n’offrent pas la solution à la crise.

Le discrédit porté au processus électoral, en tant que mode d’expression démocratique tel qu’il ressort du taux record d’abstention et des multiples contestations des résultats, risque d’affaiblir dangereusement l’évolution démocratique du pays. En conséquence, le mécontentement populaire persistant en Kabylie, particulièrement après la validation du scrutin par le Conseil constitutionnel, fera probablement et peu à peu jonction avec les mouvements de révolte disséminés à travers tout le territoire national.

La jeunesse qui a refusé de voter a exprimé sa mal-vie. La désagrégation de l’autorité de l’Etat et le discrédit des relais politiques légaux qui ont participé aux élections concourent à l’affaissement moral de la nation (…). Les futures élections municipales risquent, elles, de mettre le pays dans un état insurrectionnel. Les APC étant le foyer des pouvoirs locaux, tous les démons enfouis tant bien que mal pourraient être libérés.

Dans le cas où le pouvoir persisterait à maintenir sa politique actuelle et à forcer le passage pour revenir à la situation hégémonique d’un parti dont la responsabilité dans les déboires de l’Algérie indépendante est immense, le risque d’une déstabilisation profonde et grave du pays est à redouter dans un proche avenir (…). Il est urgent que le pouvoir revienne au respect des lois en libérant l’activité politique et la constitution des partis politiques et associations ainsi qu’en ouvrant les médias publics, en particulier la télévision, au débat contradictoire. Il est non moins urgent que ce même pouvoir ouvre un véritable dialogue avec les représentants authentiques du mouvement citoyen et que de leur côté, ces derniers capitalisent les concessions du gouvernement, arrachent leur reconnaissance légale et subliment leur combat citoyen en un mouvement apte à porter l’idéal démocratique dans une action constructive.

Signataires :
Rabah Naceri (P/APW de Béjaïa)

Mohand Arezki Ferrad (ex-député)

Abdelaziz Djeffel (élu APC Aïn El Aloui, Bouira)

Smaïl Saïdani (SG du MLD)

Zoheir Rouis (président Forum démocratique, Paris)

Soufiane Djilali (président du Mouvement pour les libertés et le développement).

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Quelle Algerie voulons-nous ?

Posté par Rabah Naceri le 31 octobre 2007

Quelle Algérie voulons-nous ?

par Rabah Naceri

L’Algérie est en train de vivre une crise profonde jamais connue depuis l’Indépendance qui met en péril sa stabilité et son devenir. Les ingrédients sont présents, et les signes d’une explosion sociale sont visibles.

Alors que l’urgence est signalée pour engager une sérieuse réflexion pour ramener le calme et la sérénité à la suite des évènements sanglants qui ont lieu dans plusieurs régions du pays et, à un degré plus intense en Kabylie, le Pouvoir multiplie ses exactions et ses fuites en avant en faisant comme si de rien n’était.

Il a fallu attendre dix mois d’enfer, enregistrer plus d’une centaine de morts par arme de guerre et plus de 7 000 blessés (et la liste continue de s’allonger), dont certains seront handicapés à vie, pour que le Président daigne s’adresser au peuple un certain 12 mars. Un discours qui, malheureusement, n’a convaincu ni les citoyens ni la classe politique.

Le peuple a espéré des signes forts de la part du Président comme la levée de l’état d’urgence, le report des élections législatives et la mise en place de structures de transition pour une véritable alternative démocratique. Au lieu de tout cela, il fait un discours terne où il a enfermé le mouvement citoyen dans une région dont la revendication principale serait d’ordre linguistique ; et bien plus, il persiste à maintenir les élections législatives pour le 30 mai dans une ambiance d’insurrection en faisant de cette échéance électorale un objectif immuable. Ces élections sont perçues par le mouvement citoyen comme une provocation de plus du Pouvoir pour pousser davantage au radicalisme, donc au pourrissement. La population garde toujours les séquelles du traumatisme de la fraude massive des élections de 1997 et qui, de surcroît, n’ont rien réglé. Pis encore, la population, consciente des enjeux que représentent ces élections, est convaincue que c’est une énième manoeuvre du Pouvoir pour pérenniser un système obsolète et violemment décrié, d’autant plus que les quotas des sièges sont déjà arrêtés.

Autrement dit, la population revendique avec force et violence une rupture avec le système en place pour une véritable citoyenneté et s’échapper de cette « sous-citoyenneté » dans laquelle l’ont confinée jusque-là les tenants du pouvoir. A mon sens, différer la date de ces élections ne sera perçu que comme un signe fort de bonne volonté politique et, parallèlement, engager une sérieuse réflexion pour la mise en place de structures de transition à même de réhabiliter le politique et s’engager enfin vers une alternative démocratique pour une véritable sortie de crise.

Quant aux partis qui persistent à participer aux élections, même sans une partie de l’Algérie, assumeront la responsabilité historique de pousser le pays vers le chaos, d’avoir apporté la légitimité nécessaire et tant recherchée à ce système qui lui permettra par là même de se reproduire. Ce qui va à contre-courant de la volonté populaire et du mouvement citoyen. Il est grand temps, pour ne pas dire trop tard, que les tenants du pouvoir et les candidats aux postes placent l’intérêt du pays au-dessus de l’intérêt individuel et daignent enfin accorder une attention particulière à cette jeunesse – adulte qui constitue les deux tiers de la population nationale. Une jeunesse qui ne demande qu’à être associée aux destinées de notre pays et de lui permettre d’être au rendez-vous pour la reprise du flambeau allumé un certain 1er Novembre 54.

Jeudi 15 décembre 2005

Rabah Naceri
Ancien P/APW de Béjaïa
1997 – 2002

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