Contribution à une rupture

Encore une fois !

Par Rabah Naceri

Encore une fois le peuple algérien sera appelé à aller aux urnes pour les présidentielles, dans les jours à venir, et à d’autres échéances électorales, Apn, Apw et Apc, sitôt après.

accueil.jpgLe peuple algérien ira-t-il voter en masse, ou au moins plus nombreux que par le passé, pour bien manifester son espoir secret longtemps entretenu de voir notre pays se stabiliser et permettre ainsi à tous les Algériens de se réconcilier entre eux, de reprendre confiance et enfin de se consacrer à la construction d’un avenir commun et prospère. Mais surtout de préparer un avenir meilleur que le nôtre pour les générations montantes. Mais silencieusement, dans le fond des pensées intimes de chaque Algérien, persiste toujours cette crainte enracinée de la déception et de l’effondrement de tous ses espoirs, nourris par des discours démagogiques et affreusement creux, tel un château de cartes exposé aux quatre vents.

Et pourtant, contrairement à toutes les échéances électorales passées, les prochaines présidentielles, semblent être appréciées différemment des précédentes par ses particularités caractérisées par une meilleure prise de conscience de la population, plus particulièrement de la jeunesse, et par la transparence qui semble l’entourer. Les « citoyens» algériens semblent décidés cette fois-ci à saisir cette précieuse opportunité pour manifester son profond désir de rompre définitivement avec le système qui est tant décrié, parfois avec pertes et fracas.

Il est donc impératif que les prochaines élections présidentielles soit l’entame d’une ère nouvelle qui marquera la fin d’une trop longue période de bricolage gangrenée en plus par une corruption inqualifiable et d’asseoir enfin et définitivement des traditions d’une gestion rationnelle et transparente des affaires publiques, de mettre fin à la politique du mépris qui semble s’ériger en système de fonctionnement qui continue à présenter le peuple algérien comme un peuple immature et éternellement mineur.

Il est toutefois certain que la construction de cette Nouvelle Algérie, tant désirée par tous, soit aussi l’œuvre de TOUS, donc appelle à l’implication de TOUS : les institutions de l’Etat, les partis politiques, le mouvement associatif et toute la société civile sans exception. Il est permis, voire recommandé, dans l’état actuel du pays d’interpeller toute la société civile pour que celle-ci cesse de se mettre en marge des grands évènements et de se mobiliser pour faire obstacle aux aventuriers et autres apprentis sorciers.

Le rôle de l’Etat

Il y a urgence que l’Etat reprenne ses droits avec moins de timidité que ces dernières années, que l’ordre et la discipline soient rétablis et que les libertés individuelles et collectives soient réellement respectés pour œuvrer à l’instauration d’un véritable Etat de Droit.

Autrement dit, l’Ordre et la Liberté doivent nécessairement cohabiter en harmonie complète car il ne peut y avoir d’ordre sans libertés, ni de libertés sans ordre.

Parallèlement à cette instauration d’un Etat de Droit tant revendiqué, l’Etat doit revoir avec plus de rigueur les critères de désignation des fonctionnaires, ceux que l’on présente comme les commis de l’Etat, qui sont logiquement les garants des Lois de la République. Car le Gouvernement algérien, à l’instar des autres pays du monde, est apprécié par le peuple par l’image donnée par ses commis et par l’application neutre et rigoureuse de ces lois de la républiqu

Selon la maigre expérience que j’ai acquise durant mon mandat électif et les critiques objectives formulées par les citoyens que je fais miennes, il serait judicieux que l’Etat codifie les critères de candidature à toutes les échéances électorales. Car, pour rappel, certains élus, notamment les Présidents d’Apc qui sont les plus proches des citoyens, ont la double casquette de représentant du peuple et de représentant de l’Etat. Ceux-là ont aussi le devoir d’être à la hauteur de la double mission qu’ils ont recherchée et librement acceptée.

Afin de mettre fin aux gestions catastrophiques des affaires publiques, qui, parfois défraientla chronique, et par la même de faire reprendre confiance aux citoyens, il doit être exigé un niveau d’instruction minimum et plus de rigueur dans la moralité des candidats à toutes les élections.

Ces mesures, si elles venaient à être appliquées, pourraient paraîtrequelque peu sévères, auraient toutefois le mérite de mettre fin au folklore auquel nous assistons depuis des années et présenteraient la chance de voir la société civile plus motivée donc moins indifférente à la chose publique.

Enfin, pour clore le survol de ce chapitre, il est vivement souhaité d’envisager sérieusement et en urgence le recyclage de l’administration pour éviter d’avoir à subir les conflits inextricables naissant entre les élus et les administrateurs qui décrédibilisentles institutions de l’Etat et démobilisent la société civile. Ce qui éliminera la prolifération de certains foyers de tension.

Parallèlement à cette mue que doit faire l’administration, il est impérieux que les codes de wilaya et communal soient réformés en profondeur afin de réhabiliter le statut de l’élu en lui restituant sa véritable envergure de représentant du peuple et également de le rendre comptable devantses électeurs.

Le rôle des partis politiques

A mon humble avis, les partis politiques, tout comme l’Etat, ont un rôle important à jouer en cessant de développer des discours à la carte qu’ils ne pourront jamais réaliser devant un peuple qui ne cesse de revendiquer un langage franc et sincère.

Ils ont également une grande responsabilité dans le choix des candidats qui seront appelés à gérer les affaires publiques et à prendre en charge les revendications sociales légitimes des citoyens.

Une sélection rationnelle et rigoureuse doit prévaloir pour le choix de ces candidats qui sont appelés à être la vitrine de ces formations politiques et doivent être aptes à asseoir des traditions d’une culture démocratique saine.

Les partis politiques, pas tous heureusement, doivent cesser de placer aux premières loges les plus obéissants au chef même lorsque ceux-ci sont d’un niveau d’une médiocrité lamentable. La déchirure entre ces partis politiques et les citoyens est souvent provoquée et inconsciemment soutenue par les élus de chaque formation qui sont parfois, sinon souvent, incompétents pour la mission qui leur est confiée.

Il est souhaitable que les partis politiques inscrivent aussi dans leur programme la formation continue de leurs élus pour leur permettre de se mettre à niveau des changements induits par la mondialisation et des bouleversements structurels que vit l’Algérie aujourd’hui et des changements à venir.

Sans ce minimum de rigueur, les partis ne devront pas s’interroger sur l’indifférence de la société civile à la chose politique et d’essayer de faire porter la responsabilité aux autres à travers des analyses sans queue ni tête.

Le rôle de la société civile

La société civile qui constitue l’ensemble des administrés doit, pour son salut, cesser de s’enfermer dans cette indifférence qui se retourne toujours contre elle. Cette société civile, qui est le dernier maillon faible de la chaîne, doit s’impliquer en commençant par rompre son silence afin de barrer la route à la médiocrité et aux incompétents qui « digèrent » les biens publics au lieu de les gérer.

Il est donc grand temps que les intellectuels, les cadres compétents et sincères, les fils de famille comme on les appelle s’impliquent dans la gestion des affaires publiques et de contribuer à jeter les bases d’un avenir meilleur pour les générations montantes.

Eux seuls peuvent faire renaître l’espoir dans le cœur des Algériens et réhabiliter le crédit des institutions de la république. Dans le cas contraire, ils doivent assumer leur silence et leur indifférence en acceptant d’être représentés par des personnes qu’ils n’auront même pas choisies.

Telles sont les enseignements que j’ai tirés de mon mandat électif dans une région fortement secouée par des turbulences et des secousses que tout le monde sait qui se traduites par de nombreuses pertes en vies humaines et par d’énormes dégâts matériels.Je vous remercie par avance de l’utilisation fructueuse que vous en faîtes de cette modeste contribution et vous souhaite beaucoup de courage pour le fabuleux travail pédagogique que vous dispensez à vos lecteurs.
Le mot citoyen est trop généreux car beaucoup reste à faire pour cette citoyenneté vivement souhaitée par tout le peuple algérien

3 Réponses à “Contribution à une rupture”

  1. Izumal dit :

    Vous n’avez pas tout dit mais je vous felicite pour le cantenu car c’est comme ca que sa se passe chez nous.
    Nous les jeunes nous sommes dessespéré.

  2. Plateaunique dit :

    bladna coulate wa choubane ta3na rahou fiha.il fo nidhal bache nemhiw serraqqine w elkhoubatha lihakmine el miqwad.ekteb wla endeb c kifkif ya bni

  3. Amine Si Ahmed dit :

    Ce qui vient de se passer en Tunisie, Egypte, Cöte d’Ivoire..se passe au Yemen,syrie…démontre que voter pour voter n’est que du cinéma de Charlot.Même l’élu à 90.24 % qui a prêté serment devant le président de la Cour Suprême sur le Coran…est en train de faire semblant d’entamer des changement sur ordre de l’occident.

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