Le 8 mars. Fête ou rappel d’un combat inachevé ?
Posté par Rabah Naceri le 7 mars 2017
Bien qu’un certain flou existe encore dans l’esprit de certains, la naissance de la journée consacrée aux droits des femmes remonterait à un siècle tout rond, lorsque le 8 mars 1917, les femmes de Saint-Petersbourg, en Russie, descendirent dans la rue pour réclamer du pain, mais aussi le retour des hommes partis au combat. Une origine russe, donc, et non pas américaine, comme on peut le lire un peu partout.
Ceci étant, en 1910 déjà, la femme politique allemande (par ailleurs journaliste et enseignante) Clara Zetkin avait demandé l’instauration d’une journée particulière lors de la Conférence internationale des femmes socialistes. Mais il faudra attendre 1977 pour que l’ONU autorise ses membres à célébrer le 8 mars. Ce que la France fera à partir de 1982.
Une journée pour faire le point
Alors qu’il est de bon temps de dire -vous l’entendrez souvent- que « c’est la journée des femmes tous les jours » ou qu’il faudrait instaurer, pour une question d’égalité, une « Journée des hommes », quelle est réellement l’utilité du 8 mars ?
Rappeler qu’il reste des combats à mener, dans notre pays (discrimination, violence, inégalités sociales, etc), dans certains endroits de la planète encore plus…
Que des dispositions sont nécessaires pour assurer un rééquilibrage, les pressions sociétales et culturelles étant encore vives…
Que « se battre pour les droits des femmes, comme ne cessent de le répéter beaucoup de militants des droits de l’homme, c’est se battre pour les droits humains en général. Le niveau d’avancée d’une civilisation se mesure souvent à la place qui est accordée aux femmes« .
En fait, le 8 mars permet de fêter les progrès, de faire le point sur la situation, et d’entendre les revendications des mouvements et associations militantes sur ce qu’il reste à réaliser.
Quelques grandes avancées récentes
2011: l’Arabie saoudite est le dernier pays à légaliser le droit de vote des femmes (alors que le Coran recommande les droits des femmes).
2013: 76 pays sur 100 (certains n’ont pas été étudiés) sont dotés de lois contre les violences domestiques, alors qu’ils n’étaient que 13 en 1995.
2015: 95 % des 56 constitutions nationales adoptées depuis vingt ans garantissent l’égalité des droits.
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