Quelles résolutions pour cette fin du mois du patrimoine 2016 ?
Posté par Rabah Naceri le 20 mai 2016
Le mois du patrimoine culturel vient de tirer sa révérence ce mercredi 18 mai 2016. La presse nationale a rapporté les nombreux et riches programmes organisés à travers le territoire national pour célébrer ce mois qui met en valeur notre richesse culturelle et qui a le mérite de lever quelques voiles sur l’histoire millénaire de notre Afrique du nord.
Des conférences débats, des visites guidées, des expositions-photos, des émissions radiophoniques, etc…ont été organisées, ici et là, à travers certaines wilayas où de nombreux établissements publics ont participé à l’exécution de ces programmes qui ont, malheureusement, tendu vers le côté festif que scientifique. Pour preuve, toutes les universités n’ont pas été associées à la réflexion et aux suites scientifiques à accorder à la célébration de ce mois culturel. Et pourtant, l’Algérie, dans son ensemble, se présente comme l’un des plus grands musées à ciel ouvert du monde dont de nombreux trésors historiques sont laissés aux oubliettes et d’autres trésors archéologiques demeurent inconnus ou bien sommeillent plusieurs pieds sous terre risquant même d’être détruits ou pillés.
Au cours de ce mois du patrimoine, j’ai assisté, au même titre que d’autres citoyens de Bgayet, à une conférence sur « Bejaia, capitale des Lumières » animée par Monsieur Abderahmane Khellifa, un spécialiste d’histoire et d’archéologie. De nombreuses et pertinentes questions furent soulevées dont celles de la récupération des manuscrits sur les mathématiques, le droit musulman… les pièces d’or, les pièces archéologiques, etc… volés par les Espagnols lors de leur sauvage attaque de la capitale hammadite vers 1510, sans oublier l’incendie criminel de la bibliothèque de la ville où plus de 10 000 ouvrages ont été réduits en cendres. Malheureusement, à ce jour, aucune initiative ne fut prise pour essayer de récupérer ces richesses qui appartiennent à la ville ni par la direction de la culture de cette wilaya, ni par le ministère de la culture.
Les deux questions qui ont souvent été soulevées, à plusieurs occasions, mais sans jamais avoir de réponse sont celles de l’inexistence d’une faculté d’histoire et d’anthropologie à l’université de Bgayet alors que de très nombreuses découvertes archéologiques ont vu le jour ces derniers mois et le silence des pouvoirs publics à dépêcher une équipe de chercheurs en archéologie pour statuer sur chaque site découvert. Toutes les réponses données à ces deux questionnements demeurent vagues et pas du tout convaincantes. Certains conférenciers fuient même ces questions en laissant deviner que les décisions « sont bloquées en haut ».
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