L’histoire de Yennayer (par Karim Younès)

Posté par Rabah Naceri le 10 janvier 2016

Yennayer

YENNAYER 2016/2966 :

une date, un symbole, une tradition, une histoire, une identité, une fête, un repère, une mémoire

Le 12 du mois de janvier nous célébrerons, d’est en ouest, du nord au sud comme le firent nos aïeux, Yennayer. Ce sera le 2966ème anniversaire de la fondation par Chechnaq 1er prince de la tribu berbère (ou libyque comme l’énonce les grecs) des Mechaouech, originaire des régions du nord de l’Afrique, de la XXII dynastie pharaonique d’origine numide(ou libyque).

Menés par leur prince, les numides s’installent victorieux, au bout d’une énième bataille, dans les vastes territoires de l’Egypte qu’ils unifient puis s’élancent dans la conquête de tout le Proche-Orient. Ils envahissent la Palestine, libèrent Jérusalem en l’an -950, s’emparent des trésors du temple de Salomon et fondèrent la XXIIème dynastie pharaonique, portent leur prince Chechnaq sur le trône qui règnera 21 ans.

C’est une réalité historique évoquée dans les écrits bibliques où Chechnaq apparait sous le nom de Shishak …. Je retiens cette explication, nonobstant les autres hypothèses greffées autour de la question de cet anniversaire, qui sont, certainement, intéressantes à étudier …

Cette date sera décrétée l’an zéro du calendrier numide connu sous le vocable de Yennayer dont l’historique lexicale le fait correspondre au mot latin de l’époque romaine « maitre du monde » au plan militaire, politique et linguistique, Ianiarus, Janvier comme le seront Abril à (avril), Sutambar à September (septembre) ou Dujember à Décembre (décembre) etc…

« Yennayer prend, toute sa dimension dans la relation qui l’unit au travail de la terre, le cycle des saisons, célébrés par des rites et coutumes qui témoignent d’une communion étroite entre les éléments naturels, le monde des morts et des vivants, que l’on qualifierait aujourd’hui de fusionnelle » écrit Laakri Chérifi, enseignante et chercheuse.

C’est donc une fête « populaire, familiale, à connotation agraire, traditionnellement célébrée à travers le Grand Maghreb » note Abdelkader Dehbi.,(in lequotidienalgerie.org › Culture du 5 janvier 2014).

Les réjouissances qui durent depuis cette date marquent l’importance de ces évènements, la fierté et le sommet de la puissance numides. Elles immortalisent nos heures de gloire, notre grande place dans la civilisation appelée Égyptienne, dont nous avons largement contribué à la fondation et à la consolidation.

Yennayer fait partie de notre passé, et c’est le passé qui a enfanté le présent, comme une mère qui met au monde ses enfants. Renier ce passé revient à renier sa mère.

Le repas préparé pour cette célèbre fête, (Amenzu Yennayer dans certaines régions, Ras el 3am dans d’autres), est différent d’une région à une autre. Le couscous, en Kabylie surtout, à la sauce rouge généralement agrémenté de viande de la bête sacrifiée (asfel), de la volaille, mélangée parfois à la viande séchée (achedluh ou aqedidh).

A cela s’ajoute la préparation des beignets (lesfendj, tihbal, lekhfaf) ou des crêpes (achedhlouh, tighrifine, achebbadh).

A Constantine c’est la Trida tadjine et poulet fermier (ou fettat) qui est privilégié.

A Oran et tout l’ouest du pays c’est le cherchem, un plat à base de blé dur, de fèves, de pois chiche et autres légumes secs qui est de tradition. D’autres plats sont préférés dans le grand Mahgreb qui symbolisent l’abondance alimentaire.

A Beni-Snouss, la fête de Yennayer se distingue par l’organisation du carnaval d’Ayrad, (le lion) qui a des origines lointaines dans l’histoire de cette région située au sud-ouest de la wilaya de Tlemcen. « Ce carnaval, qui constitue une fête populaire séculaire des Beni-Snouss, comporte des rituels aussi nombreux que mythiques. Ses origines sont tirées de l’histoire ancienne, du temps des guerres et des batailles que se livraient les autochtones, les Romains, les Numides et les Pharaons ». (Lire La verveine fanée, de l’anthropologue Saridj Mohamed)

Je vous le souhaite à vous, qui me lisez, à tout le peuple algérien et à tous les peuples, qui, en connaissance ou par tradition, célèbrent le Nouvel An amazigh, bonne fête, Assegass Amegaz.

P.S : Sur la photo : Le village berbère de Beni Senouss dans la wilaya de Tlemcen (Algérie)

Karim Younes

Photo de Karim Younes.

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