Posté par Rabah Naceri le 7 octobre 2013
(Par Ramdane Koubabi). «C’est un leurre. Moi je n’y crois pas», a avoué M. Merahi, hier à Boumerdès, en marge d’une journée d’étude sur le thème de l’harmonisation des concepts utilisés dans l’enseignement de tamazight. Pour lui, l’annonce faite par certaines voix officieuses concernant l’officialisation prochaine de tamazight «vise à faire saliver les Amazighs et les faire respirer un peu». Youcef Merahi qualifie de «très grave» la déclaration faite par Ahmed Benbitour récemment à Bouira, au sujet de la langue amazighe. «Il a dit que l’officialisation de cette langue doit passer par un référendum. C’est très grave, surtout lorsque ça vient de la part d’un ancien chef de gouvernement, d’un homme politique de sa valeur et de quelqu’un qui pourrait devenir président de la République demain. En tout cas, je serai le premier à ne pas voter pour lui», a-t-il asséné, en soulignant que les contraintes qui empêchent l’émancipation de la langue amazighe sont surtout d’ordre politique.
L’orateur affirme que les problèmes posés en 1995 subsistent à ce jour, en réclamant l’obligation de l’enseignement de cette langue en caractères latins. «En vertu de quoi l’enseignement de cette langue doit rester facultatif, aucun argument convaincant ne nous été donné à ce jour sur ce sujet», demande-t-il. «Nous avons démarré avec 16 wilayas. Aujourd’hui, nous en sommes à 10. On a 24 000 apprenants, dont 80% sont concentrés dans trois wilayas. Si on avait dès le début commencé à partir du primaire, on n’en serait pas là aujourd’hui, à discuter du problème de l’harmonisation des concepts. Tamazight est enseigné à partir de la 4e année primaire alors que cela devrait être fait dès le préscolaire.»
L’autre contrainte est liée à la «demande sociale». «On nous a dit qu’on ne peut ouvrir une classe que s’il y a une demande de la part des parents. C’est une décision contre nature qui va à l’encontre d’une langue maternelle», a-t-il dénoncé. Pour lui, «le dossier de tamazight a été mis à l’intérieur d’un engrenage qui fait que chaque année au lieu d’avancer, on recule». Pour étayer ses propos, l’orateur note que «le HCA est en train d’être cassé pour abandonner les missions qui lui sont dévolues». «Des cadres de l’institution qui ont pris leur retraite, il y a 10 ans, n’ont pas encore été remplacés. Le grand scandale, c’est que cela fait huit ans que le président du HCA, le regretté Si Iddir Aît Amrane est décédé, mais on n’a toujours pas désigné celui qui va lui succéder à son poste. Alors que l’actuel président du Haut-Conseil de la langue arabe a été nommé deux mois après l’installation de M. Ould Khelifa à la tête de l’APN», regrette-t-il.
M. Merahi relève, par ailleurs, le problème de formation des formateurs et les difficultés auxquelles font face les licenciés en tamazight pour se faire embaucher car, mis à part l’enseignement, ils n’ont droit d’exercer aucune autre fonction. Notons enfin que de nombreuses communications ont été présentées lors de la journée par des chercheurs en langue amazighe. Les participants à la manifestation ont relevé notamment les incohérences contenues dans les manuels scolaires et les difficultés rencontrées par les enseignants pour assumer leur mission en raison de l’existence de concepts mal adaptés. Le séminaire sera clôturé aujourd’hui par l’élaboration de recommandations qui seront transmises aux spécialistes afin de remédier à ces insuffisances.
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Posté par Rabah Naceri le 2 octobre 2013
(Par Farid IKKEN). Pour la commémoration du 25e anniversaire des tragiques événements d’octobre 1988, le mouvement associatif de Béjaïa à sa tête l’association des victimes d’octobre 1988, AVO 88 Béjaïa, et le Centre de documentation en droits de l’homme, CDDH, affilié à la LADDH, prépare un programme chargé. Le lundi 23 septembre, lors d’une conférence de presse organisée au siège de la LADDH avec d’autres militants, les participants sont sortis avec une déclaration et un appel à une marche pacifique prévue le 5 octobre prochain du TRB vers l’esplanade de la Maison de la culture et un recueillement sur les tombes des victimes d’octobre 1988.
Un meeting est aussi prévu, selon les signataires, à savoir les membres du Comité de réhabilitation du 5 octobre 88 qui regroupe l’AVO 88, le CDDH, le Mouvement de la Jeunesse Indépendante pour le Changement (MJIC), le Comité de solidarité avec les travailleurs (CST), avec la participation de Rabah Naceri, ancien Président de l’Apw de Béjaïa de 1997 à 2002, selon la déclaration dudit Comité, rendue publique le lendemain de la conférence.
«Cinq chefs d’Etat et seize chefs de gouvernements ou premiers ministres se sont succédé sans que la moindre lueur d’espoir n’apparaisse sur les revendications relatives aux victimes du 5 octobre 1988», écrit, dans sa déclaration, l’AVO 88 de Béjaïa qui tient à rappeler, à l’occasion du 25e anniversaire, ses revendications, à savoir le «statut des victimes de la répression, décréter le 5 octobre journée nationale de la démocratie, ériger une stèle à la mémoire des victimes et du terrorisme et l’attribution effective d’un siège pour l’association». Pour Hocine Boumedjane, responsable du CDDH-Béjaïa, le Comité de réhabilitation du 5 octobre 88 a comme objectif d’inscrire le combat d’octobre 1988 dans la continuité et lui donner une nouvelle dimension. «Il faut continuer à se battre pour une véritable transition démocratique», a-t-il plaidé.
Le Comité de réhabilitation du 5 octobre 88, lancé en août 2013 et doté d’une structure horizontale, focalise, de son côté, sur le devoir de mémoire et la continuité de la lutte telle que conçue par les précurseurs du mouvement d’octobre 88. «Nous n’avons pas le droit d’oublier cet évènement historique qui a endeuillé des centaines de familles dans leur chair et dans leur existence», écrit le Comité qui souligne que cette mobilisation vise aussi à relancer le combat politique démocratique lancé par de jeunes algériens un certain 5 octobre 1988.
Le Comité a tenu à lancer un appel «à toutes les forces politiques démocratiques sans exception, à toutes les associations de femmes, de jeunes, d’étudiants, de travailleurs, et à toutes les personnalités et patriotes» à une importante mobilisation avec un seul objectif «réhabiliter le
5 Octobre et toute la charge d’espoir qu’il a toujours véhiculé et d’en faire le point de départ d’une véritable convergence démocratique pour une réelle prise de conscience quant à l’exigence du rassemblement de tous pour une véritable transition démocratique», écrivent les signataires du document.
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Posté par Rabah Naceri le 2 octobre 2013
HCA. Une institution dans l’impasse
(Par N.B). C’est un cri de détresse lancé par Djaffar Ouchelouche sur ce qu’il est advenu du Haut-Commissariat à l’amazighité et de l’enseignement de la langue amazighe.
«L’accord signé entre le Mouvement culturel berbère (coordination nationale) et le pouvoir en 1995 n’est plus qu’un souvenir. La pression de la population s’est essoufflée et l’accord a été oublié. Le HCA se retrouve seul sans partenaire au niveau du gouvernement, tous nous rejettent. Nous n’avons pas de moyens non plus», a indiqué M. Ouchelouche lors d’un débat organisé, lundi, par l’ONG Media Diversity Institut en collaboration avec l’ambassade de Grande-Bretagne et le journal El Watan.
«Nous n’avons pratiquement pas de contact avec le ministère de l’Education nationale, qui ne fait rien pour pallier au manque d’enseignants en langue Amaziɣ. Pas un seul enseignant n’a été formé depuis 11 ans. On ne fait appel à nous que quand il y a le feu… En cas de grève dans le secteur, on nous appelle pour faire l’arbitre» a-t-il dit.
Le même intervenant indique en outre qu’entre le HCA et le ministère de la Communication, le courant ne passe pas : «Nous n’avons jamais réussi à nous entendre… Même le projet de création de la chaîne amaziɣ a été confié à quelqu’un qui n’a rien à voir avec la profession et nous constatons aujourd’hui le résultat.»
Le débat qui avait pour thème : «Quelle place pour les voix marginales dans les médias algérien ?», a fait réagir M. Ouchelouche sur la langue amazighe et sa place à la télévision algérienne. «La Chaîne 4, destinée soi-disant à la promotion de la langue amaziɣ, n’est consacrée dans les faits qu’au folklore et à la promotion des voix et messages du système», estime le représentant du HCA. Ceci et d’ajouter : «Ce que nous voulions, pour notre part, c’était une chaîne thématique de langue amaziɣe destinée à la culture algérienne, où l’on pourrait trouver des débats de qualité sur l’histoire de l’Algérie et des programmes destinés à faire connaître la langue, notamment à travers des cours télévisés. Nous la voulions concurrentielle à BRTV qui, de notre point de vue, ne rend pas non plus service à notre culture.»
Et de noter que le HCA n’a pas de président depuis 2004. Le HCA est, pour rappel, une institution rattachée à la présidence de la République. «Il appartient, aujourd’hui, aux pouvoirs publics de prendre en charge la question de Tamaziɣt, en évitant cependant les récupérations politiciennes», note le même intervenant.
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