Un citoyen de Bgayet s’indigne
Posté par Rabah Naceri le 3 avril 2013
Mohand Saïd At Moussa, Tazmalt.
Quotidien El-Watan du mercredi 3 avril 2013. page 19
Comment décrire et quels termes utiliser pour qualifier ce tronçon de route, long seulement de 90 km, et pour dénoncer l’indifférence, la froideur, le mépris et peut-être «cette volonté» des pouvoirs publics vis-à-vis des populations de la région de Béjaïa et des automobilistes qui l’empruntent. C’est un cauchemar, un calvaire, une corvée, une torture, une hantise. A vous de choisir. Tous les jours se ressemblent et tous les moments de la journée sont identiques. Pas moins de 5 heures pour parcourir ces 90 km.
Peut-être le premier port du pays, la zone industrielle avec les usines Cevital de Béjaïa, la zone industrielle d’Akbou avec, entre autres, Soummam, Danone, General Emballage, la zone industrielle d’Ighzer Amokane avec le géant Ifri. A elles seules, ces usines déversent quotidiennement sur la RN 26, pas moins de 2000 semi-remorques. Je ne compte pas les autres usines avec plus de 1000 semi-remorques par jour. Il faudra compter aussi les fabricants et les fournisseurs de parpaing, de gravier et de sable se dirigeant vers l’ensemble du territoire national. Sans exagérer, car je les ai comptés presque avec précision, 1000 à 1500 semi-remorques vont et viennent du port de Béjaïa. Imaginez 22 à 25 véhicules par minute, dont une moitié de semi-remorques circulant sur cette minuscule «route nationale», vieille de dizaines d’années, et totalement détériorée. 25 véhicules par minute, ce sont 1500 véhicules par heure et 15 000 véhicules en seulement 10 heures par jour. Imaginez une très ancienne petite route nationale, très exiguë, complètement détériorée, avec 3 passages à niveau, où il faut obligatoirement s’arrêter pour les traverser très lentement avec une infinité de nids-de-poule, pas moins de 200 semblants de ralentisseurs, plutôt des obstacles, des marchands de fruits et légumes sur toute la longueur du tronçon (une nouveauté du génie algérien), des stationnements anarchiques dans les agglomérations traversées, d’interminables travaux ridicules, inutiles et bien mal planifiés et avec la circulation d’un grand nombre de tracteurs agricoles et même d’engins de travaux publics.
En été, tout cela est à multiplier par deux. Comment arriver à temps à un rendez-vous, à l’heure à son travail, à l’école,… comment transporter correctement un malade, un bébé, une personne âgée, etc. ? Quelque chose cloche dans ce qu’on appelle l’équilibre régional. Il n’y a pas un seul journal télévisé où on ne parle pas d’une autoroute en réalisation ou en inauguration, sur tout le territoire national, plus particulièrement à l’ouest du pays (Tlemcen-Oran surtout), à l’exception des 3 wilayas de la Kabylie : Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira.
Pourquoi cela ?
Que cherche-t-on et que veut-on aux populations de ces wilayas ?
Veut-on un pourrissement et le déclin de la Kabylie ?
Veut-on la chasse et le départ des investisseurs?
Veut-on des réactions imprévisibles et brutales de la population ?
Veut-on la punir pour son insoumission et son éternel indignation ?
Nous, citoyens de la wilaya de Béjaïa, lançons un appel à l’ensemble des associations de la wilaya pour se rassembler en coordination, puis de forcer les élus locaux (maires, élus APW, députés et sénateurs) pour une initiative commune de revendication de l’entame «immédiate» de l’autoroute, avec un délai précis de réalisation. Entre-temps, réfléchir sur les mesures provisoires à prendre de suite en vue de réduire ce «cauchemar», comme :
- Arranger les passages à niveau
- Arranger les ralentisseurs et réduire leur nombre
-Améliorer les traversées des agglomérations
-Sanctionner sévèrement les chauffards roulant sur les accotements.
- Supprimer ces marchands de fruits et légumes le long de la route.
- Cesser ces semblants de travaux inutiles
- Obliger les gros poids lourds à rouler de nuit.
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