(Par Mourad Arbani). Des universitaires algériens ont mis le mouvement associatif sous la loupe de leur expertise, dans des entretiens avec l’APS. Ils ont été unanimes à diagnostiquer un échec des associations en tant que force de proposition au sein de la société, malgré leur grand nombre.
Pour le sociologue Nacer Djabi, les associations sont présentes dans tous les domaines d’activité, mais elles sont toujours aussi incapables de mobiliser la société., évoquant l’inexpérience des animateurs associatifs qui se sont lancés dans l’activité, au début des années 1990.
Les associations ne sont pas encouragées à avancer en toute liberté, ajoute le sociologue qui met en cause la nature du système politique qui les maintient sous son contrôle, en pérennisant leur dépendance vis-à-vis des aides financières accordées par l’Etat.
Les associations doivent avoir davantage de liberté
Il a, par ailleurs, mis en relief les agissements de certains animateurs qui ont discrédité l’action des associations qu’ils utilisent pour accéder au pouvoir ou pour se faire une certaine publicité afin de servir leurs intérêts personnels. Des agissements qui se sont répercutés négativement sur le rôle censé être joué par l’association; c’est-à-dire celui de médiateur entre le citoyen et les pouvoirs publics.
Pour remédier à cette situation préjudiciable, Djabi a appelé les associations à se rapprocher et se mettre à l’écoute de ses préoccupations, tout en essayant de le convaincre de leurs objectifs. Il a aussi préconisé l’installation de pratiques démocratiques au sein des associations.
Le sociologue n’a pas manqué de relever la nécessité de réviser la loi sur les associations qui englobe de nombreux obstacles entravant l’action du mouvement associatif. Pour lui, les associations doivent avoir davantage de liberté et élargir leur champ d’action.
Pour des agréments limités dans le temps…
De son côté, l’universitaire Ahmed Adimi, professeur à l’université d’Alger, a estimé que les associations ont fauté en s’impliquant dans des activités politiques. Pour éradiquer, ou du moins réduire le discrédit qui frappe le mouvement associatif, il a prôné sans détour la dissolution des associations coupables d’activité politique et toutes celles qui ne sont pas présentes sur le terrain.
Abdelali Rezagui, professeur de journalisme dans la capitale, a affirmé que les associations ne sont pas capables de mobiliser la population autour d’actions qui la concerne au premier chef, malgré leur nombre important, tournant autour des 90.000 entre locales et nationales.
Tout en dénonçant la dépendance financière des associations à l’égard de l’Etat, il relevé le caractère « éternel » des associations, alors que, dit-il, « logiquement, elles devraient disparaître une fois que l’objectif pour lequel elles ont été créées est atteint ». Et c’est dans ce sens qu’il a plaidé pour un agrément pour les associations limité dans le temps et pour un renouvellement reposant sur le bilan annuel de l’association.
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Je rajouterai en disant que le pouvoir est le premier fabricant de fausses associations (Qarqabou et danses du ventre, etc…) à qui il attribue des agréments en moins de 24 heures et qu’il inonde de subventions avec instructions aux différentes directions de faciliter les tâches de ces associations qui n’ont d’association que le titre…