Blocages économiques et corruption en Algérie
Posté par Rabah Naceri le 26 janvier 2011
Blocages économiques et corruption en Algérie
Plus de 2000 projets en souffrance à la Commission Nationale des Marchés
(Par Sonia Lyès. TSA). Plus de 2000 marchés publics attribués provisoirement sont actuellement en attente d’une validation définitive par la Commission nationale des marchés publics (CNM), a appris TSA de source sûre. Ce chiffre vient s’ajouter à plusieurs dizaines de marchés publics annulés après une décision négative de la CNM. La grande majorité des contrats passés ces derniers mois avec des groupes étrangers notamment (études et réalisation), ont été rejetés par la CNM, souvent pour des raisons de forme.
Les marchés supérieurs à 8 millions de dinars sont concernés par la procédure de l’appel d’offres. Selon la loi, la CNM doit donner son feu vert pour tous les marchés publics attribués par l’organisme qui a lancé l’appel d’offres.
Ces blocages provoquent d’importants retards dans la réalisation de grands projets d’infrastructures lancés dans le cadre du plan quinquennal de développement économique initié par le gouvernement.
Deux éléments expliquent cette situation exceptionnelle de blocage. Le premier concerne les moyens. La CNM ne dispose pas des moyens humains et matériels nécessaires pour traiter rapidement des centaines dossiers qui concernent plusieurs secteurs. Cette anomalie a été régulièrement signalée par des experts et des chefs d’entreprises. Le gouvernement a renforcé considérablement le rôle de la CNM sans la doter de moyens supplémentaires pour accomplir sa mission.
L’autre élément concerne la situation de malaise qui prévaut au sein de la CNM depuis le déclenchement des affaires de corruption. Selon nos informations, le président de la CNM lui‑même a été entendu l’été dernier par la police à Jijel dans le cadre d’une enquête diligentée suite à des soupçons de corruption. Depuis, même si ce responsable n’a pas été poursuivi, un climat de méfiance total règne au sein de la CNM. Redoutant d’être soupçonnés de corruption, les représentants de l’administration se défendent mollement et refusent parfois d’argumenter pour justifier leurs choix.
Cette situation de blocage vient s’ajouter aux autres failles du code des marchés publics. En voulant lutter contre la corruption, le gouvernement a en fait mis en place un système de passations de marchés qui favorise cette pratique. La décision de la CNM ne valide en fait que partiellement le contrat. Ce dernier a en effet besoin d’un ordre de service émanant de l’organisme à l’origine de l’appel d’offres. Sans cet ordre dans un délai de trois mois, le contrat est automatiquement annulé. Pour de nombreux groupes étrangers qui remportent des contrats en Algérie, le visa de la CNM est souvent suivi de l’apparition d’intermédiaires pour faciliter l’obtention du fameux ordre de service.
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En lisant cet article, on est tenté de dire, puisque les autorités se refusent de nous donner les raisons objectives, que le projet de réalisation de la pénétrante de Bgayet est peut-être dans ce lot des 2000 projets bloqués ainsi que l’extension de la piste de l’aéroport et bien d’autres projets importants qui concernent notre wilaya. C’est la seule explication technique que l’on peut avancer pour expliquer le retard considérable pris par notre wilaya dans son développement puisque les responsables de wilaya ne cessent de dire que les budgets nécessaires sont disponibles mais qu’ils n’arrivent pas à expliquer le pourquoi du retard (selon les déclarations du wali dans sa présentation du rapport annuel de développement).
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