Bgayet. L’éxode rural continue
Posté par Rabah Naceri le 16 septembre 2010
Plusieurs villages des communes de l’intérieur de la wilaya sont progressivement désertés par leurs habitants qui partent s’établir dans les agglomérations proches. Certains quittent carrément la wilaya d’origine pour une wilaya du centre, de l’est ou de l’ouest, c’est selon les possibilités d’assistance qui leur sont offertes.
Pourquoi cet exode rural perdure après tant d’années ?
Pour une grande majorité, ces familles quittent, à contrecoeur, leur villages et leurs terres pour rechercher de meilleures conditions de vie et une meilleure scolarité pour leur progéniture. Souvent, c’est sous l’influence des enfants que les parents organisent leur migration parce que le vide culturel est immense dans leur village, une couverture sanitaire précaire, le secteur des services inexistant, etc. Les bibliothèques communales sont inexistantes, les centres culturels, quand ils existent, sont, assez souvent, dans un état lamentable où les araignées et les pigeons ont élu domicile. Le seul repère qui témoigne de la présence de l’Etat reste l’école primaire.
L’ensemble de nos villages ressemblent de plus en plus à des villages fantômes dont il ne reste que les souvenirs d’une époque glorieuse racontée par les vieux du village. Même ces souvenirs risquent de s’effacer avec le temps et à chaque disparition d’un vieux que l’on qualifie de bibliothèque brûlée.
Il est triste, aujourd’hui, de faire le constat de l’absence, presque totale, de l’Etat alors qu’il était plus facile et moins cher d’élaborer un programme de développement qui reposerait sur la fixation des populations dans leurs villages en leur implantant toutes les structures nécessaires qui amélioreraient les conditions de vie dans ce milieu.
Au rythme de l’exode rural actuel, nous risquons d’assister à une déstructuration générale de la société qui rendrait toute tentative de redressement impossible par le nombre de foyers de tension. C’est ainsi que naissent et se développent tous les fléaux sociaux et toutes les activités marginales aidés par l’anonymat prévalant dans les villes : délinquance, débauche, prostitution, etc…
Il est très urgent, parce qu’il est déjà tard, que les services déconcentrés de l’Etat se penchent sérieusement sur ce danger qui compromettrait tout programme de développement et qui se présente comme une menace pour la stabilité sociale.
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