La sonnette d’alarme a été tirée depuis belle lurette par les citoyens à travers la radio locale, par des articles de presse virulents sur l’éternel phénomène des parkings de stationnement. Les automobilistes sont littéralement rackettés à longueur de journée sans que personne n’interveinne ou ne trouve la solution définitive.
A chaque coin de rue vous apercevez un jeune qui arbore un semblant de badge à son cou pour signifier aux automobilistes qu’il y a un maître des lieux et que s’ils veulent stationner, ils doivent avancer au moins 20 DA quelle que soit la durée de stationnement et sans aucune garantie en cas de vol, de casse ou d’éraflure car ces pseudos parkings ne sont pas assurés. Ne pas se soumettre à ce péage, c’est s’exposer à de sérieux ennuis, voire même à une bagarre au sens le plus bruyant du terme. Toutes ces scènes se déroulent parfois sous l’oeil indifférent des agents des services de l’ordre, ce qui est perçu par ces jeunes comme un encouragement à cette pratique. L’appréciation faite par les fonctionnaires de l’administration est encore plus grave car ils qualifient ces gardiennages anarchiques et illégaux comme des postes d’emploi mais sans employeur identifié.
Cette situation qui a pris de l’ampleur au niveau national a contraint le ministère de l’intérieur à adresser une circulaire, portant le n° 06-21, aux 48 walis au cours de l’année 2006 et rendue publique fixant, dans le détail, les modalités d’encadrement de ces parkings. Cette circulaire n’a même pas fait l’objet d’un semblant d’application. Les services chargés de l’application de cette circulaire et des autres lois de la république ont préféré tout ignorer plutôt que de gérer ce qui parait, à leur appréciation, comme une possible source de problèmes. Est-ce une fuite de responsabilité ? Est-ce une incompétence professionnelle ? Est-ce une volonté consciente de pousser au pourrissement ?
Et pourtant, quel que soit l’angle d’observation, nous assistons à la propagation d’un désordre public qui sera difficile de rétablir si la situation perdure car elle est contagieuse et peut donc donner lieu à d’autres dérapages où la principale victime est l’honnête citoyen et de surcroit bien éduqué.
Il est urgent que les institutions élues s’impliquent au rétablissement de l’ordre. L’Apw se doit de rappeler au wali de faire appliquer les circulaires ministériels et toutes les lois de la république inhérentes à l’ordre public et à la sécurité du citoyen. Les Apc doivent sortir de leur léthargie qui entame leur crédibilité et que tous nos élus cessent de chercher à plaire à tout le monde en appliquant une attitude populiste dont nous connaissons les conséquences désastreuses.
Il est également grand temps que notre assemblée élue, en partenariat avec l’administration, refléchisse à la construction d’un ou de deux parkings à étages pour le stationnement compte tenu de l’exiguité des ruelles et de l’importance du parc roulant sans cesse croissant.
Quelques textes de référence:
- la loi 90-08 du 07/01/90 relative à la commune
- la loi 04-16 du 10/11/2004 modifiant et complétant la loi 01/14 du 19/8/2001 portant organisation et sécurité routière
- le décret d’application 91-454 du 23/11/91 fixant les modalités de gestion et d’administration des biens du domaine public et privé de l’Etat.
Il ne peut y avoir de Libertés sans respect de l’Ordre, ni d’Ordre sans respect des Libertés !