Kamal Bouamara édite le 1er dictionnaire monolingue kabyle- kabyle
Posté par Rabah Naceri le 15 juillet 2010
(Par Hafit Zaouche). Kamel Bouamara, un illustre enseignant de la langue et de la culture amazighes à l’université de Bgayet, vient d’éditer le premier dictionnaire monolingue kabyle-kabyle chez les éditions «L’odyssée», sises à Tizi Ouzou. Lors du dernier festival Kamel Bouamara, Amaoui Mahmoud, doctorat en linguistique, a axé son intervention sur la lexicographie amazighe, problèmes et propositions. L’orateur a relaté l’historique de la lexicographie berbère qui selon lui, remonte à l’époque de la colonisation voir même avant avec le travail de Ventus de Paradis. Ensuite il a fait un détour sur les typologies de dictionnaires (Lexique, dictionnaires de Spécialité, encyclopédie …).sur les problèmes que rencontre les dictionnaires berbères le Dr Amaoui dira : «Tous les dictionnaires à l’exception de celui de Bouamara n’ont pas été ni pan kabyle ni pan berbère, les dictionnaires réalisés à ce jour ont été produit dans une seule région de la Berbérie, il faut donc chercher à étudier tous les parlers kabyle pour enfin élaborer un dictionnaire commun aux kabyles », dit- il, avant d’ajouter : «Je veux souligner l’émergence de la lexicographie de spécialité en berbère , fait à encourager , dernièrement on a assisté à l’émergence de lexique qui touche à plusieurs autres domaines comme celui des maths, botanique, corps humains…etc. ».
Amaoui cède à son tour la parole à sa collègue Aissou Samira, doctorante en Linguistique qui aborde la dimension linguistique chez Bouamara, en analysant le dictionnaire monolingue (kabyle- kabyle). Pour Aïssou « le méthodologue du dictionnaire « Issin » de Bouamara est plus que salutaire puisqu’il met fin à de nombreux problèmes relatif à l’élaboration des dictionnaires unilingues, Bouamara a proposé une nouvelle classification des entrées qui se base sur le radical. La variation qui fut un sérieux problème pour les lexicographes, Bouamara en a fait par contre une richesse. Pour la première fois, toutes les régions kabyles sont appelées à l’études et cela dans le but d’éviter les problèmes de variations sémantiques et lexicale », a elle dit.
Un monument de la culture amazighe
La 3e édition du festival de la littérature amazighe, événement culturel traditionnellement organisé par le club scientifique du département de langue et de culture Amazighes (Tumast) de l’université Abderahmane Mira de Bejaia. S’est tenu du 25 au 27 mars passé. Lancé en 2006 par une équipe dynamique et déterminée. Avec des moyens dérisoires mais armés de volonté et de courage, les initiateurs de ce rendez vous culturel veulent rompre selon les dires du président de «Tumast»,Yacine Zidane, avec cette vieille et stéréotypée tradition kabyle «jusque-là, en Kabylie, on ne rendait hommage aux personnes qu’une fois décédées, bannies ou jetées en prison.» A-t-il déclaré. En innovant, cette équipe a fait sien l’adage de feu Mohya, qui dit : Cekker-iyi qbel ma ad mmtegh, autrement dit : « Loue-moi de mon vivant ». la première édition a eu lieu le 23 avril 2006 à l’auditorium de l’Université de Bejaia, les initiateurs de cette rencontre littéraire ont décidé de baptiser leur festival «Kamal Bouamara» à partir de la deuxième édition cette rencontre littéraire a pris comme appellation «Kamal Bouamara»
QUI EST KAMAL BOUAMARA ?
Ce festival de littérature amazighe, qui porte le nom de Kamel Bouamara, est une, sinon la meilleure façon de rendre hommage – un hommage vivant – à cet homme aux multiples facettes : écrivain d’expression kabyle, essayiste et universitaire qui touche à plusieurs champs de la recherche dans le domaine berbère , puisqu’il il a à son actif plusieurs oeuvres d’ordre scientifique, didactique et littéraire , on peut citer : Si Lbachir Amellah (qui est une référence en matière de théorie littéraire de la poésie kabyle), Ilugan n tira n tmazight (règles de la notations usuelles à base latine), Amawal n tesnukyist (lexique de la rhétorique du berbère), Ussan di tmurt (traduction des chroniques de M Feraoun de Jours de Kabylie), Nekni d wiyid ; qui est un recueil de cinq nouvelles, tughalin n uqcic ijahen (traduction du « Le Retour de l’Enfant Prodigue » de André Gide) et le monumental Dictionnaire monolingue Kabyle-kabyle qui est une « révolution » dans le processus de grammatisation du berbère, puisqu’il sera le premier dictionnaire monolingue dans l’histoire du berbère (tous les dictionnaires berbères publiés, à ce jour, sont bilingues).
Yacine Zidane dira : «Cette rencontre se veut un hommage à cette figure emblématique de la littérature amazighe, mais surtout une reconnaissance à ses oeuvres. Étant déjà docteur en littérature amazighe et deviendra sous peu professeur dans la même spécialité, Kamal Bouamara est considéré aujourd’hui comme l’une des références incontournables dans le domaine des études berbères», a-t-il souligné
POURQUOI UN FESTIVAL DE LITTÉRATURE AMAZIGHE ?
A cette rencontre, notre interlocuteur répondra : « confinées jadis dans l’oralité et aujourd’hui désavouées par la « folklorisation », la langue et la culture amazighes semblent en apparence figées, voire momifiées. Elles sont pourtant caractérisées par autres choses de plus important ; elles connaissent pourtant des changements palpables et notables. Pour ne parler que de la langue, celle-ci a aujourd’hui acquise une tradition écrite, notamment en littérature et connaît un processus de grammatisation, dont le début remonte au XIXe siècle. Par cette rencontre, éminemment culturelle, que le Club scientifique Tumast organise chaque année, nous souhaiterions contribuer à promouvoir le statut social de Tamazight, en général et celui de la littérature d’expression amazighe, en particulier», a-t-il répondu. L’état civilisationnel d’un pays se mesure à la force de son enracinement dans ses valeurs culturelles, à créativité des femmes et des hommes qui constituent son élite intellectuelle et artistique, à sa capacité de s’ouvrir au monde en se dotant des moyens d’assimiler les rapports extérieurs propres à favoriser son épanouissement et de prendre part activement au mouvement d’idées qui détermine et oriente l’évolution de l’humanité.
Tout d’abord je vous remercie a Da Kamel pour ce que ta fais pour la Culture et la Langue BERBER. Thamazight aujourd’hui elle a besoin de ses hommes et ses combattent et pour ce la je vous dire bon courage et bonne continuation et plain de réussite. lyes amazigh hamam