Ce que j’ai lu dans le quotidien L’Expression, sous la plume de Boualem Chouali, ne m’a pas du tout surpris car c’est devenu une nouvelle culture dans notre pays que pour connaitre l’appréciation des pouvoirs publics, sur certaines vérités dites par des correspondants de presse ou des citoyens honnêtes et intègres (je veux dire ceux que le monstre « corruption » n’a pas broyé) sur l’état de notre wilaya, il faut attendre « seulement » quelques années pour entendre les réponses de la bouche même des responsables.
Personne n’a voulu adhérer au diagnostic alarmant dénoncé par des intellectuels et amplifié par la presse relatif au non-développement de notre wilaya et tous les retards accumulés.
Personne ne voulait reconnaitre que nos villes, à travers toute la wilaya, étaient anormalement sales et que les citoyens cohabitent malgré eux avec les rongeurs et les chiens et chats errants. Parfois, pour ne pas dire souvent, on relève même l’entrée des sangliers dans les rues des villes pour varier leurs repas avec les ordures ménagères que l’on retrouve dans tous les coins de rue. Tous ceux qui osaient dire ces vérités, il y a quelques temps, ont été qualifiés de pessimistes, de nuisibles, et j’en passe…
Et que lit-on aujourd’hui dans la presse ?
Dim 04 octobre 2009
S’exprimant dans l’émission Le forum de la Soummam qu’organise la radio locale, le wali de Béjaïa, Ali Bedrici, a affirmé qu’il n’a pas «l’intention de contourner les prérogatives des autorités et élus locaux qui ne ménagent aucun effort pour venir en aide à leurs concitoyens à tous les niveaux». Cette déclaration sonne comme une mise au point pour ceux qui interprètent le recours systématique des citoyens au wali comme étant une manière de passer outre les prérogatives des élus locaux.
Depuis ces dernières semaines, plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa ont connu des manifestations (blocages des routes des sièges des APC et autres actions contestataires). «Le fait de faire appel au wali pour intervenir afin de trouver la solution à leurs problèmes m’honore en somme», a souligné M.Bedrici. «Je le savais bien avant, qu’en communiquant directement avec les représentants de la société civile, que c’est une arme à double tranchant. Je peux vous annoncer que rien ne se fait sans la présence des acteurs concernés», a encore tranquillisé le wali. Lors de la même émission, M.Bedrici a fait le point sur les affaires liées à la gestion de sa wilaya, en reconnaissant, d’emblée, le retard énorme. «Je pense que c’est pour la première fois que la wilaya de Béjaïa connait un programme clair, concerté, échelonné et chiffré», a-t-il dit «La première étape a été la redynamisation des chantiers en activité, la relance des chantiers à l’arrêt, et le démarrage des projets inscrits et non lancés, tels que le pont de la Soummam, la trémie de Guendouza à Akbou, les réfections de la RN 12, et de plusieurs autres chemins de wilaya et communaux», a-t-il déclaré, ajoutant que «le problème des entreprises est définitivement réglé en faisant appel aux entreprises en dehors de la wilaya».
Les questions d’environnement, d’hygiène et les situations d’anarchie causées par les chantiers interminables n’ont pas été écartées dans ce débat. Aussi, la saleté, l’irrégularité dans le ramassage des ordures ménagères, le manque de coordination des différents services des directions exécutives de wilaya, ont été abordés par le wali qui a reconnu les défaillances et autres manques sur le terrain. «On ne peut pas cacher le soleil avec un tamis, moi-même je l’ai déclaré, le chef-lieu de la wilaya est sale, maintenant je pense que la responsabilité est partagée (…)», «je pense que le problème sera définitivement réglé avec l’acquisition prochaine d’un nombre important de bennes-tasseuses qui ont fait défaut».
Ce n’est pas le seul manque à Béjaïa: le premier responsable de wilaya a affirmé que les manques et autres retards sont relatifs au raccordement en gaz naturel qui est resté faible, à hauteur de 27% (22% à son arrivée) tout en projetant d’atteindre les 65% à la fin du plan quinquennal, à la faible infrastructure de base pour la relance économique en matière de route (RN, CW, CC), le manque d’équipement et d’encadrement dans le secteur de la santé et autres insuffisances des moyens de soutien pour les différents servi-ces de wilaya. Mais, le wali ne s’est pas contenté de faire des constats puisqu’il envisage d’engager des programmes importants dans l’habitat rural, d’injecter des aides directes pour certaines communes dans le cadre du Ppdri, l’accélération du projet de la pénétrante, la déviation de la ville balnéaire de Tichy, le tunnel d’Aokas, l’échangeur des Quatre-Chemins, sans toutefois omettre de faire appel aux citoyens à plus d’objectivité dans leur action et à faire preuve de compréhension.